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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 18:15

(CRP/Syfia) A Mbouono (8e arrondissement de Brazzaville), des femmes de tous âges alternent maraîchage et casse de pierres, selon la saison, cumulant parfois les deux activités à plein temps...

"Je travaille à la carrière pendant la saison sèche. Je me tourne vers le maraîchage en saison des pluies. Je gagne 20 à 30 000 Fcfa (30 à 45 €) par mois. Mais, certains mois, la récolte n’est pas bonne", résume Bernadette Nkengué qui, visiblement extenuée, s’acharne sur la pierre, malgré sa soixantaine d’âge. Blessée à un doigt, accident fréquent à la carrière de Mbouono (8e arrondissement de Brazzaville) selon l'intéressée, cette courageuse veuve continue à travailler malgré la douleur. "J'ai un loyer à payer. Je dois manger, me soigner et économiser pour faire fasse aux éventuelles problèmes", explique Mâ Nkengué (maman Nkengué), qui a par ailleurs deux petits-enfants sous son toit.

A quelque pas de Bernadette, une autre femme, la cinquantaine révolue, frappe la pierre, tout en bavardant avec ses filles dans la vingtaine : "J'ai sept bouches à nourrir. Donc, je n’ai pas d’heure de travail. Je m’arrête quand je n’en peux plus. Dieu seul sait combien ce travail est pénible ! En saison des pluies, je me tourne vers le maraîchage sans pour autant abandonner la casse des pierres. C’est difficile comme rythme, mais si je ne le fais pas, comment pourrais-je prendre soin de ma famille ?"

Cumuler deux activités est rarement un choix... "Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans mari, sans travail et avec trois bouches à nourrir. Je devais trouver quelque chose pour ne pas être une proie pour la prostitution, se souvient Gracia Kisouboulou, divorcée. Elle poursuit, en soupirant : Je ne peux pas compter sur mon ex. Il vit au village et ne me donne que de temps en temps de l'argent. Je complète les 20 000 Fcfa que je gagne toutes les trois semaines environ à la carrière, en vendant les légumes ou condiments de mes sillons." Le maraîchage n'est pour elle qu'une activité annexe, à peine suffisante pour faire de petits achats au marché (allumettes, sel, pétrole, etc.).

Précieuse indépendance

Mère d’une trentaine d’années, Gracia ne veut pas être une charge pour ses parents à la retraite. Elle a compris que sa survie dépendait de l'intensité de son travail : "Je ne me repose pratiquement pas. Le matin entre 8h30 et 14h, je suis à la carrière. Ensuite, j’ai juste le temps de manger et d'aller à l’église. En saison des pluies, quand je fais du maraîchage, c’est plus relaxe. En général, je termine avant midi. Je travaille sans trop de pression."

Une quête d'indépendance partagée par des plus jeunes. Ornélie et Djoline, deux sœurs de 17 et 18 ans, travaillent à temps partiel à la carrière, le weekend et à l'approche des fêtes de fin d’année, pour s’acheter quelques cadeaux. "Ce n’est pas tout le temps agréable de venir travailler ici, car cela exige beaucoup d’efforts physiques. De plus, notre labeur n’est pas toujours payé à sa juste valeur", déplore Ornélie, 17 ans et élève de seconde G2 (option comptabilité). Djoline, 18 ans, (élève en 3e), travaille elle aussi périodiquement à la carrière pour "avoir en permanence de l’argent de poche et m'acheter des habits et des produits de beauté. Une fierté à ses yeux : J'ai appris à être indépendante très tôt grâce à ma mère. Quand je vois certaines de mes amies qui, pour acheter une carte de recharge téléphone, sont obligées de recourir à leurs petits amis, je me dis que j’ai beaucoup de chance... Ma mère est une femme forte ! Elle casse les pierres et fait en même temps le maraîchage. Je l’aide certains week-end, car c’est avec ce travail qu’elle nous nourrit. La fille de la boulangère ou de la coiffeuse en ferait autant !"

Mili Mildred Moukenga, fondatrice de l’association Femme Modèle et organisatrice des Women Activity Awards, récompense chaque année une dizaine de ces femmes entreprenantes (coiffeuses, cultivatrices de manioc, gérante d'entreprise, etc.), en leur apportant un financement ou une formation. Une façon pour Mili d'encourager ces battantes du quotidien, elle qui formule le vœu de "voir la femme congolaise participer pleinement au développement de notre pays."

Annette Kouamba Matondo

Janvier 2016

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commentaires

P
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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com