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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 18:05

(CRP/Syfia) A Ewo, dans le département de la Cuvette-Ouest, les femmes connaissent leurs devoirs, mais certaines ne les pratiquent qu’à moitié. En cause, le comportement des maris. Un débat communautaire a récemment été organisé sur ce thème.

A Ewo (Cuvette-Ouest), les femmes accomplissent dans l’ensemble bien leurs devoirs au foyer. Elles l’ont affirmé en novembre dernier, lors d’un débat communautaire à la Mairie. «Je prends mon mari comme un bébé. Quand il rentre à la maison, je le reçois et je lui enlève la veste. Je lui dépose de l’eau à la douche. On mange ensemble et il y a des moments où je le fais même manger ! », a témoigné Francine Nzila, secrétaire adjointe de l’Association de développement communautaire de la Cuvette-Ouest (ADECOCO).

Ce débat était animé en lingala par Nathalie Ngatsongo et Alain Michel Otieli, journalistes du projet «Journalistes, associations et autorités locales contribuent à un meilleur respect des droits des femmes rurales pour lutter contrer la pauvreté », sous la supervision de Gaston Elbi Enkari, coordonnateur dudit projet, piloté par le CRP, en partenariat avec Syfia international. Un projet financé par l’Union européenne.

Des associations des femmes d’Ewo et des villages environnants, des chefs de quartier, la directrice départementale de la Promotion de la femme ont, entre autres, participé à ce débat. Au total, 47 personnes étaient présentes. Angélique Kebi, présidente du groupement Wémé-yi (Tu es venu de toi même), a estimé que la femme devait « prendre soin de son mari, savoir cuisinier, repasser ses habits, prendre un pot ensemble le week-end, etc. »

S’accorder avant de se marier

Si certaines femmes accomplissent leurs devoirs, à Ewo, d’autres ont plus de mal à le faire. Pour Hortense Apelé, c’est le comportement de son époux qui la décourage : « Mon mari sort à tout moment et il rentre tard. C’est grâce à l’agriculture que nous élevons nos enfants, mais quand il me laisse travailler seule, je ne peux pas faire 10 sillons. Mon cœur n’est pas tranquille. Il me pousse à le chamailler. Du coup, parfois, je ne lave pas ses habits…»

Joseph Leboro, chef du quartier Kanga Mitema, marié depuis 1960, a reconnu le difficile quotidien des femmes : « Elles quittent les maisons à 4h du matin pour aller aux champs et reviennent à 19h. Fatiguées, elles ne peuvent plus accomplir tous leurs devoirs. Mais si les deux conjoints s’aiment et se respectent, il n’y a pas de déséquilibre. » Certains hommes présents au débat restent toutefois très exigeants, comme Jean Paul Ossolo, chef de village Ngaï (15 km d’Ewo) : « Je suis père de huit enfants. Ma femme s’occupe bien de moi, mais elle ne lave pas mes habits.»

Les discussions ont mis en lumière certaines mésententes. Aimé Kessakatira, chef de quartier Ewo village, a estimé qu’avant, seule la mort séparait les conjoints. Aujourd’hui, toujours selon lui, le divorce intervient à tout moment : « Sur 100 couples, il n’y a que 30 qui manifestent l’amour dans leur foyer. La majorité des femmes sont guidées par l’argent. Si tu n’en as pas, elles ne te respectent pas. A Ewo, les travailleurs ne vivent l’amour dans leur foyer qu’au moment de la paye. Quand l’argent est fini, il n’y a plus l’amour… »

Les participants au débat ont rappelé qu’avant de se marier, il était nécessaire de s’accorder sur des principes. Pour Daniel Ndougnam du groupement Abiél-Adzi, le mariage n’est pas une blague. Avant de s’engager, pendant les fiançailles, les deux partenaires doivent partager les secrets ou les opinions l’un à l’autre. Quand ils vivront ensuite sous le même toit, ils appliqueront cela pour éviter les disputes.

Angélique Onounga, directrice départementale de la Promotion de la femme, a exhorté les femmes à agir ainsi : « Nous devons nous donner les principes avant le mariage, puis marcher à deux avec ces principes. C’est cette éducation que nous devons donner à nos enfants. »

Jean Thibaut Ngoyi

Janvier 2016

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com