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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 15:57

(Syfia/CRP) Les jeunes de Pointe-Noire se portent dorénavant plus facilement volontaires pour se faire dépister du sida de façon anonyme. En août dernier, la deuxième Kermesse sida vacances (Kersivac) a ainsi connu un succès prometteur. Encore faut-il confirmer ces résultats le reste de l’année, car une majorité des 15-24 ans ont toujours des rapports sexuels non protégés très risqués.

 

Grâce, 16 ans, ne semble pas particulièrement effrayée à l’idée de subir un dépistage volontaire et anonyme du sida : "Ce test est semblable à celui de la tuberculose ou du paludisme." Un avis désormais partagé par de nombreux jeunes de Pointe-Noire. À la deuxième édition de la Kermesse sida vacances (Kersivac) organisée en août dernier par différentes Ong et l’Unité départementale de lutte contre le sida (UDLS), branche locale du Conseil national du même nom (CNLS), près de 1 100 participants se sont ainsi fait dépister (contre 700 l’an dernier), soit plus de 70 par jour. Parmi eux, 53 % de jeunes de 15 à 24 ans.

"Aller à l’hôpital pour le test, c’est un peu difficile. Ici, on profite d’un mouvement de masse et on attend pas longtemps les résultats (une heure seulement, contre deux ou trois jours dans les centres de santé, Ndlr)", se félicite Fedine, 17 ans. Jean-Claude Bassoumba, chargé de suivi à l’UDLS, énumère d’autres raisons du succès de ces tests au Kersivac : "L’assurance de la prise en charge en cas de séropositivité, les conseils donnés par des personnes vivant avec le VIH, etc. Nous nous sommes efforcés de rassurer les volontaires au dépistage."

Jacqueline Ngoma, chargée des tests lors des kermesses de 2008 et 2009, précise sa méthode : "Durant l’entretien, nous demandons l’âge, le sexe, le domicile, la profession et la raison du dépistage. Au final, nombre veulent être fixés sur leur état sérologique. Cela traduit une petite prise de conscience. Après, nous les préparons psychologiquement à accepter leurs résultats." Jacqueline regrette toutefois que, le reste de l’année, les jeunes se fassent rarement dépister gratuitement dans les quatre Centres de dépistage anonyme et volontaire (CDAV) de la capitale économique : "Dans mon centre, je reçois un nombre insignifiant de jeunes."

 

"Un troisième partenaire : le condom"

Pour inscrire les résultats du Kersivac dans la durée, certains observateurs plaident pour son extension dans des coins plus reculés du Congo. Jusqu'ici, l'accent a en effet plutôt été mis sur les grands centres urbains comme Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie ainsi que certains chefs-lieux de département. Par ailleurs, en période scolaire, l’UDLS, qui coordonne les activités de lutte contre le VIH, les structures de santé et les Ong spécialisées se retrouvent chaque trimestre. "Question d’évaluer leurs travaux et faire l’état des lieux de la pandémie et des autres infections sexuellement transmissibles", explique Jean Claude Bassoumba.

Les acteurs de terrain poursuivent donc le reste de l’année la sensibilisation, notamment dans les écoles. En effet, le sida, qui touche 4,2 % des Congolais, ne prend pas de vacances en période scolaire…Toute l’année, les jeunes, qui ont des pratiques sexuelles à risques, sont donc exposés. L’année dernière, rapporte l’UDLS, une large majorité d'entre eux disent avoir eu des rapports non protégés.

Il faudra sans doute encore beaucoup d’actions de proximité comme celles du Kersivac – spectacles, films, conférences-débats, promotion du préservatif avec des stands attractifs comme celui d'AMI 3 qui conseille de "faire l'amour avec la protection et l'arbitrage d'un troisième partenaire : le condom"  –, pour attirer les jeunes et faire tomber certains de leurs préjugés. Ainsi, après avoir discuté à un stand avec des séropositifs du Réseau national des associations des positifs du Congo (RENAPC), une participante de la dernière kermesse, qui a requis l'anonymat, s’est exclamée : "C’est la première fois que je vois une personne atteinte du sida qui a de l’embonpoint. C’est la preuve qu’on peut vivre longtemps avec le VIH. On ne m’a donc pas menti !"

 

 

John Ndinga-Ngoma
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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com