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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 09:37

(Syfia/CRP) Des associations congolaises militent pour le respect de l'interdiction des pétards et conseillent aux parents de ne plus en offrir à leurs enfants. Cette année encore, lors des fêtes, les détonations ont réveillé les traumatismes de certains Congolais.

 

Surprise par les détonations des pétards, Clémence a failli trébucher. "Idiots, vous êtes fous ou quoi ?" lance-t-elle aux gamins, tout joyeux, qui courent en tous sens dans les rues de Brazzaville le soir de la Saint-Sylvestre. "C'est maman qui m’a acheté ces pétards", raconte un garçon de 12 ans. D'autres parents, comme Martial, estiment que c'est mauvais d'en acheter aux enfants, d'autant que "c’est défendu", rappelle-t-il.

Cette année encore, pendant les fêtes, ces pétards, interdits, ont fait du bruit à Brazzaville. En 1991, les autorités avaient pourtant décidé de proscrire leur utilisation à cause des "nuisances sonores" qu'ils occasionnent. Trois ans plus tard, elles en interdisaient l'importation. Une interdiction confirmée en 2001, et toujours en vigueur. Mais certains commerçants ne la respectent toujours pas. "Je sais que la vente est interdite, alors je les vends en cachette", avoue Sylvie. Fabriqués le plus souvent en Chine, ces explosifs transitent par Kinshasa (RD Congo), avant d’arriver au Congo Brazzaville où ils sont vendus en gros dans les boutiques chinoises.

"Celui qui sera surpris (en possession de pétards, Ndlr) sera arrêté et ces objets détruits", promettait, avant les fêtes, une autorité de la police. Pourtant, malgré les nombreuses infractions, personne n’a été arrêté et aucun pétard détruit. Cette année encore, bon nombre d'agents du service de répression des fraudes du ministère du Commerce qui, à l’approche des fêtes, descendent sur le terrain pour contrôler la présence de ces pétards dans les marchés, sont restés passifs, accusés parfois de s'être laissés corrompre par des vendeurs.

 

Boycott des parents, surveillance des autorités

Le bruit des pétards rappelle à certains celui des armes qui ont parlé lors de la guerre civile. "Quand j’entends ça, j’ai l’impression de revenir en 1997. Cela réveille en moi les mauvais souvenirs, les détonations d'armes, les cadavres…", dit Firmin, qui a perdu des amis à cette époque. Comme lui, beaucoup restent traumatisées par cette guerre. "Les pétards font vraiment peur", confirme maman Roche. Pour ces gens fragilisés, comme pour les cardiaques et les femmes enceintes, ils présentent différents dangers, selon le docteur Daniel Mbey, psychologue et cardiologue de formation.

Pour mettre fin à leur utilisation abusive, le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (REIPER) et l’ONG Education en milieu ouvert (EMO) ont demandé aux parents la veille des fêtes d’offrir autre chose aux enfants. "Beaucoup ont suivi nos conseils", assure Hervé Paloulou, coordonnateur d'EMO. En 1995, plusieurs associations en concertation avec des responsables religieux avaient déjà alerté les familles. Sans succès… Aujourd'hui, M. Paloulou pense qu’il faut définitivement supprimer les pétards de la liste des produits à importer car "une fois sur le marché, on ne peut plus les contrôler".

L’Association congolaise pour la défense des droits du consommateur est du même avis. Elle estime que la responsabilité de la situation actuelle incombe aux autorités qui surveillent leur entrée dans les ports et les aéroports. "Il y a eu moins de pétards ces dernières années, mais la police et la douane doivent appliquer les textes en vigueur. Nous avons constaté un laisser-aller dans le contrôle des importations", explique Dieudonné Moussala, président de ladite association dont une des missions est d’informer les autorités de l’existence de ces produits sur le marché.

 

 

El-Staël Enkari

 

 

Janvier 2010

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com