(CRP/Syfia) Citoyens et élus attendent une nouvelle date pour les élections locales, dernièrement reportées. Dans le département du Niari, conseillers départementaux et municipaux dressent un bilan flatteur de leurs cinq dernières années. Plusieurs habitants ne partagent pas la même satisfaction.
Des élus locaux satisfaits de leurs résultats. "Nous estimons avoir exécuté notre plan 2008-2013 à 80 %, malgré quelques projets devant être reportés dans le plan de 2013 en cours d’exécution", déclare Jean-Jacques Mouanda, président du Conseil départemental du Niari, candidat potentiel aux locales 2013.
En mars dernier, ces élections ont été reportées après la concertation de Dolisie. Aucune date précise n’a depuis été fixée. En attendant, les bureaux des conseils municipaux et départementaux sortants font le bilan de leur exercice. "Notre Conseil a construit des centres de santé intégrés (CSI), des puits d’eau potable et des ponts sur le tronçon routier Kifouma- Moutombo-Banda-Kayes (à 80 km au sud-est de Dolisie, Ndlr). Le Conseil départemental s’est doté d’une brigade routière pour entretenir les routes secondaires et les pistes agricoles", énumère Jean-Jacques Mouanda. Il poursuit : "Nous avons par ailleurs construit des écoles dans trois villages, un collège et réhabilité une école primaire."
Même fierté du coté d’Ange Bouillon, conseiller départemental du district de Moungoundou-Sud à près de 300 km à l’est de Dolisie et candidat quasi déclaré aux prochaines locales : "Dans mon district, le Conseil a construit un marché central pas encore équipé et réhabilité une école et un dispensaire. Bientôt, nos populations vont recevoir l’ambulance !" A Dolisie, Jean Mombo Edimo, conseiller et secrétaire du bureau exécutif du Conseil municipal, explique : "Les ressources mises à notre disposition nous ont permis d’assainir la ville et d’acheter des engins pour la brigade routière du Conseil." Son confrère, Badinga Bouassa, estime que "le bilan est à 70 % positif. Je n’ai pas honte d’aller vers les populations solliciter ma réélection."
Habitants mécontents
Si, dans l’ensemble, les élus se réjouissent du bilan de leurs institutions locales, dans certains villages, plusieurs habitants se disent mécontents. "A Les-Bandas, le Conseil départemental n’a rien fait au cours de son mandat ! Peut être dans d’autres villages du district, mais pas ici ! ", assure Ernest Pambou, chef de ce village du district de Louvakou, à 20 km à l’ouest de Dolisie. Il poursuit : "Je pense que la réélection ou l’élection d’un candidat dépendra des actions qu’il aura posées dans notre village."
Dieudonné Mambila, habitant du district de Makabana, à plus de 120 km au sud-ouest de Dolisie, cite "le CSI réhabilité par le Conseil départemental, mais qui n’est pas équipé et manque de personnel." Lucien Tombet, habitant de Dolisie, parle lui de "la réfection des routes, selon lui, bâclée. La mairie a mis la latérite sans canalisations. Les populations n’ont pas besoin d’à peu près. Elles veulent ce qui dure et est bien fait." Armel Kounounga, président de l’association Jeunesse en action, confirme : "L’assainissement de Dolisie est mal fait. Pendant la saison des pluies, beaucoup de maisons ont été inondées à causes des rues réhabilitées, mais non canalisées."
Pour Daniel Mampassi de l’ONG Action pour développement de l’environnement local (Adel), "le bilan des deux conseils (départemental et municipal, Ndlr) est passable. Du coté du Conseil municipal, l’initiative de réhabiliter les routes est bonne, mais il est allé vite en besogne." Il se réjouit par contre du fait que "les deux conseils ouvrent leurs portes à la société civile."
Victor Bivihou