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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 13:04

(CRP/Syfia) Dans le département du Niari, citoyens, associations et des politiciens de toutes tendances, estiment qu'un député-maire ou un député-conseiller municipal n'est pas capable de bien assumer toutes ses responsabilités. Pas sûr que ceux qui cumulent entendront cet appel. La Loi, jusqu'ici, ne leur interdit pas clairement d'être aussi gourmands...

 

Député-maire. Député-conseiller municipal. Au Congo Brazzaville, bon nombre d'élus aux dernières législatives cumulent aujourd'hui plusieurs mandats. A Dolisie et autour de cette ville, ils devraient être encore nombreux à se présenter aux scrutins locaux de 2013.

Un appétit qui, aux yeux de certains citoyens, peut provoquer une rupture entre l'élu et ses électeurs. Pour Donateur Ibassa, habitant Dolisie, "le député-conseiller ne peut pas être efficace. Il s’intéressera davantage aux activités de l’Assemblée nationale au détriment de celles du conseil. D'ailleurs, ceux qui cumulent les mandats viennent rarement siéger aux sessions municipales." Et cela bien que la loi n°7-2003 du 6 février 2003 portant organisation et fonctionnement des collectivités (article 40) précise que "trois absences consécutives non justifiées (à ces sessions, Ndlr) valent une démission volontaire."

 

Egoïsme moteur

Généralement, ce sont les responsabilités locales qui sont négligées. "Notre député est aussi conseiller municipal, mais je le vois au village seulement quand il descend expliquer des conclusions de l’Assemblée nationale. Dans ses comptes rendus, il parle moins des grands sujets évoqués lors des sessions du conseil municipal. Ces sujets nous touchent pourtant directement !", déplore, sous anonymat, un habitant du district de Banda, à environ 145 km de Dolisie.

Du coté de certaines familles politiques, le cumul suscite aussi des grincements de dents. "Un homme ne peut pas être partout à la fois. Le mieux est de céder un de ses mandats à un autre cadre. Au sein de notre parti, nous interdisons déjà le cumul paralysant qui empêche de bien travailler", affirme Pierrot Eyenguet, du Parti congolais du travail et ancien président du Conseil départemental du Niari. "Un élu qui cumule les mandats agit par égoïsme, pour améliorer son traitement financier. Pour être efficace, il doit plutôt choisir le domaine dans lequel il se sent mieux", conseille-t-il.

Point de vue partagé par Pascal Leyinda, député de Mayoko (un district du département du Niari), de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), principal parti d'opposition et président de la commission santé affaires sociales au Parlement : "Nous, députés, vivons à Brazzaville et n’avons pas la vraie réalité des problèmes qui minent localement les populations. Le mieux est de ne pas nous présenter aux locales, et de laisser ceux qui vivent dans les villages se présenter. Le cumul doit être prohibé !" Donateur considère lui carrément le politicien trop gourmand comme un frein au développement : "Comment pourra-t-il élaborer des projets en tenant compte des réalités des populations s’il est absent du village ?"

 

Vide juridique

Clotaire Ouelo, directeur de cabinet du président du Conseil départemental du Niari, conseiller départemental et municipal de Pointe-Noire, membre de la Majorité, a un avis différent : "Etre député-maire ou député-conseiller n’est pas mauvais en soi. Le problème réside dans l’organisation de son programme d’activités, afin de ne pas créer un vide entre l’élu et ses mandants. Ce qu’il faut éviter c’est le cumul paralysant, c'est-à-dire être à la fois ministre et député siégeant." Jocelyn Mouthis Madingou, ancien maire de Dolisie, du Mouvement action et renouveau (Mar), un parti de la majorité, abonde dans le même sens : "Il serait louable qu’un maire soit député pour faire passer sa voix à l’Assemblée nationale où on décide du budget. S’il est combatif, il peut arracher des subventions pour développer sa ville." Ce politicien semble ainsi oublier l’article 90 de la Constitution du 20 janvier 2002 : "Chaque député est le représentant de la Nation toute entière."

 

Concernant le cumul député-maire ou député-conseiller municipal toutes les interprétations sont possibles, le législateur n’ayant rien prévu pour accepter ou condamner cette pratique. Face à ce vide juridique Pascal Leyinda estime que "les acteurs politiques doivent s’accorder pour adopter une loi interdisant ce genre de cumuls." Selon Rosalie Mombo, responsable de la Coordination des associations et réseaux de la société civile du Congo (Caresco) à Dolisie, "les élus devraient choisir et dire pour quel mandat ils se sentiront les plus efficaces sur le terrain pour réussir la mission que le peuple leur a confiée."

A l'image de ce que dit aujourd'hui la Constitution (article 75), claire sur l’incompatibilité à être à la fois ministre et parlementaire. Toutefois, l'arsenal juridique ne sera sans doute pas renforcé avant les prochaines locales de 2013…

 

Victor Bivihou

 

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com