(CRP/Syfia) Le 23 juillet prochain, le recensement administratif spécial sera lancé sur toute l'étendue de la République du Congo. A Dolisie, OSC, partis, élus et citoyens espèrent une meilleure maîtrise du corps électoral pour des élections locales crédibles.
"Le recensement administratif spécial nous permettra d'avoir un corps électoral réel. Certains partis politiques et l'administration ne se contrediront plus comme lors des législatives de 2012. Au cours de ce scrutin, des partis de l'opposition et du centre avaient en effet accusé le gouvernement de favoriser les formations de la majorité présidentielle", se souvient Philémon Mtelo, un habitant de Dolisie. Ce dernier espère que grâce à ce recensement, "les locales de 2013 se dérouleront avec moins de contestations."
Le recensement spécial, exigence des partis au sortir de la concertation de Dolisie de mars dernier, sera lancé le 23 juillet prochain par le ministère de l’Intérieur sur toute l’étendue du territoire national. Il doit permettre d’avoir un fichier électoral fiable et des élections crédibles. Pour l’heure, le ministère de l’Intérieur et le secrétariat de la coordination nationale du recensement administratif spécial installent des membres issus de la société civile et des partis de tous bords (majorité, centre, opposition) devant superviser cette opération dans les départements et communes (arrêté n°5953 du 17 mai 2013).
Maurice Nzenguelet, secrétaire chargé de l’organisation et des ressources humaines du Parti congolais du travail (PCT) et porte-parole du bureau fédéral de ce parti dans le Niari, se réjouit : "Toutes les sensibilités sont représentées dans les commissions qui superviseront le recensement, à savoir le ministère de l'Intérieur, la Commission nationale des élections (Conel), l'opposition, le pouvoir, la société civile, etc. Il ajoute, il ne devrait donc plus y avoir de revendications au sujet des listes électorales à la fin de l'opération."
Se faire recenser : "un devoir civique"
Honoré Sayi, député de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, coordonnateur UPADS Niari (opposition), est plus nuancé. Il demande au gouvernement de "traduire en actes concrets l'ensemble des 14 points exigés lors de la concertation de Dolisie pour un scrutin démocratique." Il précise que son parti participera au processus électoral, avec certains de ses membres présents sur la liste de la commission technique et de la supervision du recensement.
De son coté, Jean Paul Dekous, le maire de l’arrondissement n°1 de Dolisie, souligne que la particularité de ce recensement réside dans l’implication de tous les partis présents localement. Ce qui ne se faisait pas lors des recensements antérieurs. Il invite donc les populations à "accepter de se faire recenser, car c’est un devoir civique." Concrètement, des agents recenseurs, munis de fiches d’identification, passeront dans les prochains jours de maison en maison collecter des informations auprès des habitants.
Avant cela, Ipolo Mboungou, un de ces habitants de Dolisie, appelle le gouvernement à "insister sur la sensibilisation à faire par les OSC pour conscientiser les citoyens sur le recensement spécial, car nous n'avons plus du tout confiance dans les partis politiques…" Un besoin que comprend Nestor Moussavou, président de la Fédération nationale des jeunesses et individualités du Congo (Fenajeico) antenne Dolisie, qui espère que "le recensement spécial permettra à la classe politique d'avoir enfin des listes électorales incontestables, à la différence de celles des législatives de 2012." Malheureusement, pour l'heure, la Fenajeico n'a rien prévu comme action ou sensibilisation des citoyens à l’occasion du recensement de juillet...
Victor Bivihou