(CRP/Syfia) A Sibiti (Lékoumou), dans le cadre de la municipalisation accélérée, Staëlle Ekambi est la seule femme électricienne parmi la centaine d’employés d'une société d’éclairage publique. La vingtaine révolue, célibataire et mère d’un enfant, elle nous parle, à cœur ouvert, de sa formation et de ses perspectives.
CRP/Syfia : Staëlle Ekambi, vous êtes électricienne au sein de l’Entreprise générale d’études et des travaux (EGET). Pouvez-vous nous parler de votre formation ?
Staëlle Ekambi : J’ai appris l’électricité sur les bancs de l’école. Après le collège technique, je suis allée au lycée technique en série F3 (électricité industrielle, NDLR). Je suis allée jusqu’en terminale pour apprendre l’électricité. Depuis lors, je suis électricienne au sein de la société EGET, qui m'a recrutée à Brazzaville, puis m'a envoyée à Sibiti pour l’électrification publique de cette ville, dans le cadre de la municipalisation accélérée.
CRP/Syfia : Pourquoi avez-vous préféré consacrer votre vie professionnelle à l’électricité, un domaine d'ordinaire réservé aux hommes ?
Staëlle Ekambi : C’est une erreur de penser que l’électricité est un métier exclusivement réservé aux hommes ! La preuve, je suis une femme et me voici dans ce même domaine !
CRP/Syfia : Vous sentez-vous frustrée d'être la seule femme à travailler au milieu des hommes ?
Staëlle Ekambi : Non, au contraire, j’ai toujours été contente de travailler avec les hommes. L'électricité est un métier que j’ai toujours aimé.
CRP/Syfia : Que ressentez-vous en tant qu'unique femme dans votre travail ?
Staëlle Ekambi : J’ai toujours été fière, parce que, dans tout le département de la Lékoumou, je suis la seule femme dans le domaine de l’électricité. Chaque fois que je passe devant les gens, je suis toujours bien appréciée.
CRP/Syfia : Quelles relations avez-vous avec vos collègues et votre hiérarchie ?
Staëlle Ekambi : Pour moi, mes chefs sont les meilleurs chefs de ce monde ! Je me sens à l’aise quand je travaille avec eux. Et avec mes collègues, nous sommes toujours en parfaite collaboration. Nous semons la bonne ambiance professionnelle.
CRP/Syfia : Comment vos parents apprécient-il votre profession d’électricienne ?
Staëlle Ekambi : Mes parents sont fiers. Surtout mon père, qui avait choisi pour moi cette option depuis le collège technique.
CRP/Syfia : Quel est votre plus grand succès professionnelle ?
Staëlle Ekambi : Être l’unique femme dans le domaine de l’électricité pour les travaux de la municipalisation accélérée de la Lékoumou. Avec mon casque sur la tête, je suis souvent perchée sur les poteaux entrain d’installer les câbles électriques. Je suis admirée par la population.
CRP/Syfia : Quelles sont vos perspectives ?
Staëlle Ekambi: J’ai toujours rêvé de repartir sur les bancs de l’école, approfondir mes connaissances dans le domaine de l’électricité pour devenir un jour ingénieur.
Propos recueillis par Emmanuel Libondo
Juillet 2014