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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 09:54

(Syfia/CRP) La santé n’a pas de prix, dit-on. Nombreux sont pourtant les Congolais qui, par souci d’économie, se soignent sans avis médical et achètent leurs médicaments dans la rue. Beaucoup meurent avant d’arriver à l’hôpital ou y débarquent dans un état critique. L’arrivée dans les pharmacies de génériques, médicaments vendus à bas prix et en petites quantités, pourrait, à terme, être une alternative.

Un après-midi d’octobre, Médard, la gorge "brûlée" après avoir consommé un médicament acheté chez des vendeurs ambulants, arrive en urgence au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville. Il fait partie de ces Congolais qui, redoutant les prix des consultations dans les hôpitaux -entre 5 000 Fcfa (parfois moins dans les cabinets de fortune tenus par des infirmiers ou des médecins improvisés) et 20 000 Fcfa, soit entre 8 € et 30 €-, se "soignent" eux-mêmes. Martin Okouo, gastro-entérologue au CHU, explique : "la base de l’automédication est la pauvreté. L’absence de sécurité sociale fait que les gens y ont recours plutôt que de sortir d’une consultation avec une ordonnance".

Ces derniers temps, les tarifs des consultations ont peu augmenté, mais les Congolais, nombreux à être au chômage ou à gagner tout juste le SMIG (50 000 Fcfa, soit environ 75 €/mois), pensent faire des économies en achetant leurs médicaments dans la rue. C’est seulement quand le mal empire qu’ils se précipitent vers les hôpitaux. Des gens meurent avant ou y arrivent dans un état critique. La situation est la même dans presque tous les centres hospitaliers du Congo. En 2008, le CHU, miroir des centres hospitaliers du pays, a enregistré seulement près de 43 000 consultations, contre 55 000 en 2007 et 59 000  en 2006. Le docteur Moussahou, gynécologue à l’hôpital de base de Makélékélé, deuxième grand centre de santé de Brazzaville, sans avancer de chiffres, évoque également une baisse.

 

Médicaments faux ou périmés

Le Dr Okouo observe deux types de malades. Le plus instruit, à partir du nom d’un médicament qui a par le passé soulagé un de ses proches souffrant selon lui plus ou moins du même mal, va en pharmacie. L’autre se rend plutôt chez les Bana bilongo (jeunes vendeurs ambulants). "Quand j’ai le paludisme ou de la fièvre, avec 2 000 Fcfa (environ 3 €), j’ai un traitement. En pharmacie, je devrais dépenser près de 5 000 pour des antipaludéens", explique Aymar, qui s'approvisionne en médicaments dans la rue.

Une économie à court terme, car les remèdes exposés en plein soleil au bord de la route sont certes moins chers qu’en pharmacie, mais sont souvent faux ou périmés. En consommer peut donc gravement nuire à la santé. "Un produit recommandé à une tierce personne sans avis médical, peut provoquer des effets indésirables", fait remarquer le Dr Okouo. Un autre médecin prévient : "ces médicaments se dégradent et deviennent un poison. Ils donnent des vertiges, des nausées, des démangeaisons, des troubles visuels, etc." "Un remède mal utilisé ne soigne pas et permet à l’organisme de développer une résistance à certains médicaments", explique Irène Ossa, pharmacienne. Les faux médicaments (antipaludéens, antibiotiques, etc.), sont en particulier sous dosés en produits actifs. Les malades sont donc contraints, soit de multiplier les traitements, soit d'aller à l'hôpital. Finalement, ces "remèdes", dangereux pour la santé, sont aussi très chers…

 

La solution des génériques

Au niveau des pharmacies justement, le problème du prix élevé des médicaments est en passe d’être résolu. Depuis septembre 2009, après certains centres de santé intégrés à l'intérieur du pays, elles sont aussi autorisées à vendre au détail des génériques tels des plaquettes de paracétamols à 250 Fcfa (0,4 €) ou des vermifuges à 400 Fcfa (0,6 €). Les génériques arrivent généralement dans des boîtes de 1 000 comprimés, les pharmacies les transvasent par lots de 10-20 voire 30 dans des sachets. Une campagne a été lancée par le gouvernement en juin pour vulgariser la prescription des génériques, mais bon nombre de médecins restent attachés aux médicaments classiques.

Par ailleurs, le ministère de la Santé et des laboratoires ont fait retirer des officines et défendu la vente de certains médicaments, les estimant nuisibles pour la santé. Mais, il arrive de les retrouver sur le marché, faute de contrôle suffisant en amont. Dieudonné Moussala, président local de l’Association internationale des consommateurs plaide pour la mise en place par les pouvoirs publics "d’une structure de surveillance de qualité des médicaments vendus dans la rue et dans les pharmacies, qui tienne compte du revenu mensuel du dernier citoyen. Il ajoute : Nous éviterons ainsi les morts dues à la mauvaise utilisation des médicaments."

 

Marien Nzikou-Massala

 

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com