(CRP/Syfia) A Djambala, de plus en plus de femmes dirigent des associations ou des groupements agricoles. Un premier pas vers l’égalité et la parité ?
« Nous ne vivons plus dans l’Antiquité ! Autrefois, la femme était toujours reléguée au second plan. Aujourd’hui, elle se bat pour être l’égale de l’homme. Un homme directeur ? Une femme directrice aussi ! », martèle Joëlle Martine Gabio, présidente du groupement Jeunesse Onari d’Abala Ndolo.
D’autres femmes de Djambala partagent cette opinion. « Avant, la femme était réduite à de simples travaux ménagers… A présent, étant donné son niveau d’éducation, le genre et la parité, elle veut rattraper cette injustice imposée par la coutume », souligne Germaine Inko.
La présidente de l’association Terre promise et directrice départementale (‘DD’) de l’Intégration de la femme au développement des Plateaux observe qu’après avoir suivi diverses formations, plusieurs femmes de Djambala sont désormais à la tête d’OSC ou de groupements agricoles. Pas un hasard, donc, selon cette ‘DD’, si les femmes s’impliquent plus dans les travaux champêtres et produisent davantage. Reste, insiste-t-elle, à valoriser leur travail : « Il faut que la femme se retrouve, qu’elle soit fière de ce qu’elle fait, au point de vouloir faire de l’agriculture une profession. »
Après les OSC, les partis politiques ?
Jean Pierre Mountali, chef de quartier Ngambao à Djambala, voit aussi une évolution avec une vingtaine d’associations féminines contre aucune auparavant, mais il relativise : « Le niveau déjà atteint n’est pas négligeable, mais nous souhaiterions que la femme continue à faire un effort pour que, réellement, la parité soit prônée dans notre pays. C’est un problème d’éducation, un travail de longue haleine. Chez nous, on peut dire que la femme vient de loin… » Pour ce chef de quartier, la prochaine étape à franchir pour les femmes serait d’accéder à des postes à responsabilités dans les partis politiques.
Pour Bernadette Malouri, présidente de la Coopérative chrétienne pour le développement du district de Djambala, la femme devra en tout cas continuer à prôner « la dynamique du travail en groupe ». Selon elle, « quand les femmes sont organisées, elles peuvent solliciter des financements auprès de l’Etat ou des bailleurs de fonds pour tenter de réduire un tant soit peu la pauvreté. »
Colette Otankon, présidente des Compagnons du devoir et de l’action, une association travaillant sur la santé et l’assistance des personnes vulnérables, fait en tout cas confiance aux femmes leaders de Djambala pour continuer à se mobiliser et à s’émanciper.
Jean Thibaut Ngoyi
Décembre 2015