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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 09:23

(Syfia/CRP) Victimes de préjugés sexistes dans leurs familles, à l’école et au travail, les Congolaises doivent se battre pour obtenir des postes à responsabilités. Certaines y parviennent, deviennent leur propre patron ou obtiennent la reconnaissance de leurs chefs.

 

Au Congo Brazzaville, les femmes peinent à être appréciées à leur juste valeur. De l’indépendance à aujourd’hui, elles ont toujours été faiblement représentées dans les institutions et les postes à responsabilités. L’actuel gouvernement, appelé Chemin d’avenir, de Denis Sassou Nguesso qui, sur 37 ministres, ne compte que cinq femmes, ne fait pas exception à la règle. Elles ne sont que huit sur 137 députés et sept sur 66 sénateurs. Selon Bernadette Ebaka, directrice au ministère de la Promotion de la femme, les patronnes d’entreprise ou directrices générales ne seraient par ailleurs qu’une dizaine, secteurs privé et public confondus.

Cette faible représentativité à des postes clés serait d’abord culturelle. "Avant même le collège, la maman souhaite que sa fille l’aide à accomplir les petits travaux ménagers pour l’initier à ses tâches de future femme au foyer", observe Mme Mbemba, chef de service du secrétariat du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire chargé de l’alphabétisation. Les filles sont donc retirées plus tôt de l’école que les garçons et sont de moins en moins nombreuses au collège, au lycée et à l’Université.

Pour Arlette Bakou, conseillère du ministre de la Promotion de la femme du Congo, qui a ratifié en 1980 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, est "suffisamment avancé en matière de droits, mais reste à mettre en pratique toutes ces lois". Elle ajoute : "Celles qui se démarquent des autres et bénéficient de la confiance de leur supérieur développent leurs talents et font preuve de professionnalisme dans l'exercice de leurs fonctions."

Rufin Mahinga, directeur de publication du Manager, un journal où quatre des six employés sont des femmes, se réjouit ainsi de leur apport pour son entreprise : "C’est grâce à elles que le journal a connu un essor. Elles ont bâti un bon plan marketing pendant que les hommes semblaient moins préoccupés par la question. Quand on intéresse les femmes à quelque chose, elles le font avec leur cœur. "

 

"Jouer la dame de fer"

À force de ténacité, certaines parviennent à vaincre au moins en partie les préjugés qui les pénalisent dans leurs familles, à l’école ou au travail. Quelques unes obtiennent des postes à responsabilités, plus facilement dans les secteurs de la santé, de l’enseignement, de la restauration et de l’hôtellerie. À l’image de Sophie Biantouari, sociologue, écrivaine et gouvernante de l’hôtel Léon à Brazzaville, qui explique : "Quand vous gérez des hommes, il faut au quotidien toujours être derrière eux. Si vous les laissez seuls, rien ne se fera. Il y a un temps où il faut jouer la dame de fer et un autre où il faut être souple."

Pour faire bloc face aux hommes qui les stigmatisent encore, des femmes participent régulièrement à des ateliers sur le leadership, organisés notamment par les autorités. Sylvie Niombo, présidente exécutive de l’Ong congolaise Azur développement, propose des formations pour les femmes rurales : "Chaque année, nous formons une trentaine d’entre elles au leadership et à l’utilisation des nouvelles technologies, des armes qui leur permettent de s’épanouir." Grâce à une de ces formations, Anne Thyde Koumba a appris à maîtriser l’outil informatique et est aujourd'hui gestionnaire d'un cybercafé, une responsabilité jusque-là plutôt réservée aux hommes.

Un petit début pour les Congolaises, bien décidées à montrer à ceux qui en doutent encore que leur pays ne peut se passer des compétences de plus de 52 % de sa population. Il reste cependant du chemin à faire pour atteindre par exemple le Rwanda où les femmes sont actuellement majoritaires au Parlement.

 

Marien Nzikou-Massala

 

Novembre 2009

 

 

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com