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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 14:59

(Syfia Grands Lacs/RD Congo) Trop d'impôt tue l'impôt. A exiger deux fois plus de taxes et à tracasser les importateurs, les douaniers de RD Congo des ports de Boma et Matadi sont en train de perdre leurs clients qui préfèrent débarquer à Pointe-Noire au Congo Brazzaville voisin, où le dédouanement leur coûte moitié moins cher. 

 

La cité côtière de Muanda, à 240 km de Matadi, en RD Congo, connaît un regain d’activités depuis que des véhicules remorques viennent y décharger leurs grosses cargaisons. Remplis de marchandises importées d’Europe, ils viennent du port de Pointe-Noire à 135 km plus au nord sur la côte au Congo Brazzaville. C’est là que de plus en plus d’importateurs de RDC préfèrent, ces jours-ci, dédouaner leurs marchandises, fuyant presque les ports de Matadi et de Boma, dans leur pays. "Plus jamais je ne dédouanerai mes marchandises dans ces deux ports où les services étatiques sont très tracassiers", jure Jean-Claude Vangu, homme d’affaires de Matadi, qui a choisi Pointe-Noire où, dit-il, "l’administration douanière fonctionne dans les normes avec quatre services : l’immigration, la douane, l’hygiène et l’Office de contrôle et de vérification."

Dans les deux ports de la province du Bas-Congo comme dans d’autres postes frontières de RDC, c’est souvent une flopée d’agents d’une dizaine de services voire plus, qui ont l’œil rivé sur les importateurs. Les frais de dénouement leur coûtent alors les yeux de la tête, en tous cas beaucoup plus chers qu’ailleurs : "A Boma et Matadi, dédouaner une voiture Mitsubishi Lancer revient à 2 400 $ contre 1 200 $ à Pointe-Noire", compare un déclarant en douane, qui brandit une feuille de douane. Opérateur économique de Muanda, Christ Womo s’étonne, lui aussi, de ces énormes écarts des coûts : un conteneur de 20 pieds de marchandises est dédouané 8 000 $ voire plus dans les ports du Bas-Congo, pour 4 500 à 5 000 $ à “Ponton la mer” (Pointe-Noire).

 

"Trop c’est trop"

Une fois arrivés avec les véhicules à Muanda, les importateurs préfèrent décharger leurs marchandises là. Ils évitent d’aller jusqu’à Boma ou Matadi, distants de 240 et 360 km de Pointe-Noire pour, disent-ils, éviter des frais supplémentaires. Sur leur trajet entre le Congo-Brazza et la RD Congo en passant par l’enclave angolaise de Cabinda, ils ne présentent que leurs documents douaniers au passage de la première frontière, et paient des frais de transit de 200 $ pour une voiture japonaise et 800 $ pour un conteneur de 20 pieds à la douane angolaise. Ce qui, malgré les risques de traverser le territoire cabindais infesté de rebelles du Flec (Front de libération de l’enclave de Cabinda), est de loin plus avantageux que s’ils faisaient le dédouanement dans les ports de leur pays. "Trop c’est trop", tempêtent, fous de rage, les importateurs qui continuent encore à faire leurs opérations à Boma et Matadi.

Ces derniers essayent de mettre la pression sur le gouvernement de Kinshasa, pour obtenir la réduction des taxes portuaires. En mars 2010, celui-ci a signé un “Pacte de doublement des recettes” avec les différentes régies financières du pays (douane, impôts…), afin d’améliorer son budget. La douane a ainsi presque doublé ses taxes dans ces ports. Mais les résultats attendus ne seraient pas au rendez-vous, à cause de la fuite de certains importateurs. "Au regard du pacte de doublement nous comptions engranger 118 milliards de Fc par rapport au premier trimestre 2010, mais nous n’avons atteint que 62 milliards", constate Eric Hata, directeur provincial intérimaire des douanes.

 

Activités et recettes en baisse

Les conséquences de ce désintéressement se font également sentir à l’Office national des transports qui gère les ports et à l’Office congolais de contrôle des marchandises à l’import-export. Selon un transporteur, leurs frets auraient périclité de plusieurs centaines de tonnes depuis que Pointe-Noire a récupéré les importateurs de RDC mécontents.

La situation de ces ports congolais est aggravée par le faible tirant d’eau du fleuve Congo, qui a cessé d’être dragué, dont se plaignent les armateurs qui viennent y mouiller. "Pour protéger leurs cargaisons, les navires ne transportent plus de gros tonnages", explique Richard Munoko, directeur des relations publiques à la Régie des voies maritimes à Boma. Agences en douane, dockers et petits commerçants qui vivent autour des activités des ports de la province du Bas-Congo en RDC sont aussi inquiets. "Je pensais faire de bonnes affaires en vendant les bilokos (marchandises importées de seconde main, Ndlr), mon espoir est perdu", regrette Alfred Dinzolele, un habitant de Boma.

 

Dieudonné Mwaka Dimbi

Syfia Grands Lacs – Septembre 2010

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com