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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 10:42

(Syfia/CRP) Une dizaine de films de réalisateurs congolais ont été projetés dans les sept arrondissements de Brazzaville en décembre dernier. Ce festival, initiative d'une réalisatrice en partenariat avec une association sur l'enfance, a permis aux habitants, en particulier les plus jeunes, de découvrir d'autres films et de s'évader.

 

Les artistes musiciens installent le matériel. La réalisatrice Nadège Batou, initiatrice à Brazzaville de ce festival itinérant des sept quartiers, les animateurs d'Encred (Enfance créatrice de développement) et des techniciens du Centre culturel français vont bientôt pouvoir libérer les énergies concentrées pendant des semaines de préparation. Pendant que les artistes s'affairent en coulisse, de l'autre côté de la scène, les enfants affluent. En quelques minutes, ils occupent les 500 chaises prévues à leur intention, ce 7 décembre. La plupart de ces jeunes sont venus à la demande d'Encred. "Notre premier objectif est de créer des moments de loisirs encadrés et organisés. L'initiative de Nadège va dans ce sens", se félicite un des membres de cette association.

Comme toutes ses copines, Élodie, 12 ans et élève de 5ème, est pressée de découvrir ces séances cinématographiques. Elle souhaite suivre un film sur le sida, une maladie dont elle a plusieurs fois entendu parler par sa mère. Son choix fait rire ses amies qui préféraient voir une série ivoirienne humoristique comme Ma famille. Le débat est lancé. Une autre jeune fille lance : "Moi, je veux suivre Racines, c'est un film congolais". "Faux !", intervient avec raison (Racines est en fait un film sur l'esclavage d'Alex Haley, un Afro-américain) un autre, suscitant des éclats de rire et de nouvelles discussions animées entre collégiens.

Du 7 au 12 décembre dernier, une dizaine de films de réalisateurs congolais ont été projetés dans les sept arrondissements de Brazzaville. Ces projections publiques ont permis aux spectateurs de découvrir des réalisateurs qu'ils voient peu sur leurs petits écrans et…pas du tout sur grand écran. Il n'existe en effet plus de salles de cinéma à proprement parler dans la capitale congolaise. Tous ces lieux sont désormais occupés par des Églises du réveil ou des particuliers.

 

400 à 800 personnes à chaque séance

"Je suis arrivé ici parce que j'ai entendu des tam-tams. Maintenant, j'attends la suite du programme", s'impatiente Brice, tout en se déhanchant au rythme de la musique. Comme lui, d'autres habitants convergent vers ce centre d'attraction. D'un quartier à l'autre, le scénario est toujours le même ou presque. Après les conférences du matin animées par des réalisateurs et des producteurs de films (Remy Mongo Etsion, Claudia Haidara Yoka et Jean Blaise Bilombo), l'équipe reprend sa route et projette trois à quatre films par soirée dans chaque arrondissement. Leur durée varie de 4 à… 81 minutes.

À chaque escale de ce voyage culturel, 400 à 800 personnes se joignent à la fête. À l'école primaire Moukoundzi Ngouaka, à Bacongo, deuxième étape du parcours, un membre d'Encred souligne : "L'adage de Nadège 'Si vous ne pouvez aller au cinéma, le cinéma vient à vous', prend tout son sens vu le nombre de personnes qui se ruent vers nos sites." "Mon leitmotiv est de faire découvrir au public, aux enfants en particulier, des films faits par des Congolais avec leur lot d'imperfections dues au manque de financement", précise Nadège. Au-delà de ce plaisir, l'artiste veut éduquer. D'où son partenariat avec une association spécialisée avec laquelle elle a sélectionné des œuvres sur les discriminations faites aux femmes ou sur l'enfance. Notamment la série Très claire qui explique de façon ludique la grammaire française.

Avoir accès à ces films est d'autant plus important que ces enfants ne côtoient généralement le cinéma que dans quelques maisons de particuliers qui ont ouvert des vidéos clubs. Sir Daniel Samba, psychologue à Encred, fait observer : "Ils y sont agressés par des images qui ne sont pas adaptées à leur âge." Il se réjouit de ce festival, qui permet aux plus jeunes "de découvrir un autre genre de cinéma avec le documentaire, un outil didactique attrayant susceptible de les aider dans leur apprentissage."

 

Cinéma dans les écoles

Représentant permanent au Congo du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), David Lawson en est à sa seconde année de soutien financier et de collaboration avec le festival. Il se réjouit de l'engouement du public : "Je sais par expérience que les images peuvent éduquer. Peut-être pas dans l'immédiat, mais dans les années futures. Mon souhait est qu'au sortir de ce festival, chaque enfant retienne quelque chose."

Mis à part deux projections annulées, le festival a été une réussite et a sans doute permis de conquérir de nouveaux adeptes. Un ancien maître, encore sous le charme de la deuxième projection, déclare : "La série Très claire est un excellent outil d'apprentissage. Elle aiderait beaucoup les maîtres de l'école primaire et bien sûr les enfants à retenir facilement leurs leçons."

Serge, dans la vingtaine, est, lui aussi, ravi : "Cette aventure ne doit pas s'arrêter là. Les organisateurs, en rapport avec les écoles, devraient ouvrir des cellules de cinéma, histoire de pérenniser ce festival jusqu'à sa prochaine édition." Une idée que Nadège et Encred approuvent, mais l'argent manque pour la mettre en pratique...

 

Annette Kouamba Matondo

Décembre 2010

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com