(CRP/Syfia) Au milieu de ses collègues hommes, Michelle Solo a su s'imposer grâce à sa détermination et sa passion pour l'électricité.
Au centre-ville de Brazzaville, Michelle Solo, 36 ans, emmitouflée dans une combinaison, casque et chaussures de sécurité réglementaires, se trouve sur un chantier. Elle installe l'électricité dans une maison sur l'un des nombreux sites du groupe industriel français Bouygues, spécialisé notamment dans la construction.
Michelle est électricienne à l'ETDE (Entreprise de transport et de distribution d'électricité), une filiale du groupe qu'elle a intégrée durablement en 2008, après un stage d'un an. Encouragée dès ses 13 ans par son père à choisir ce métier, elle semble habituée à être entourée de collègues masculins. "Une femme est tout aussi capable de réussir dans les métiers d'hommes !", lance-t-elle d'emblée.
Elle a toutefois du batailler pour être reconnue... "Ce que je suis devenue, je le dois à mon obstination, car ce n'est pas toujours facile de se faire accepter. J'ai eu des moments de découragement provoqués par les remarques blessantes de certains collègues, mais jamais je n'ai pleurniché, au contraire, cela m'a poussée à aller de l’avant !", affirme-t-elle d'une voix à la fois douce et assurée.
"Je travaille sans rechigner"
Michelle a appris à "être ferme et ne jamais laisser un collègue vous manquer de respect sous prétexte que c'est un homme. Nous avons tous les mêmes diplômes. Ce qu'un collègue peut faire, moi aussi je suis en mesure de le faire... Peut être même mieux !" Titulaire d'un DUT (Diplôme universitaire de technologie) en électricité, elle s'occupe en particulier du câblage des maisons et des sites. Une tâche qu'elle accomplie avec passion : "Je travaille de 7h30 à 16h30 sans rechigner, car cela me procure beaucoup de bonheur. C'est un don de famille, puisque mes frères sont aussi des techniciens. En plus, j'aime être sur le terrain, c'est très vivant, j'apprends tous les jours."
Grâce à cette attitude, elle semble avoir gagné le respect de tous : "Quand tu fais bien ton travail, on ne te juge que sur cette base. Nous sommes deux femmes. Je ne me sens pas marginalisée. Nous avons plutôt de bons rapports avec nos collègues." Ninelle Stevie N'siloulou, la responsable des ressources humaines, confirme : "Michelle est parmi nos meilleurs éléments ! Ce n'est pas pour la flatter, elle est efficace sur le terrain."
Travaillant toute la semaine, le week-end, Michelle le consacre à sa famille. Ambitieuse, la technicienne souhaite continuer sa formation et obtenir un diplôme d'ingénieur en électricité. Mais, pour l’heure, elle compte encore restée dans la même société pour parfaire son curriculum vitae. Elle profite également de son travail actuel pour "veiller à ce que les droits des femmes soient respectés en encourageant sa collègue à dénoncer les comportements et réactions machistes de certains hommes."
Annette Kouamba Matondo
Décembre 2014