(CRP/Syfia) Dans les villages proches de Dolisie, femmes et hommes s’associent pour cultiver la terre ou faire de la micro-finance. Une manière pour eux de réduire, ensemble, la pauvreté. OSC, autorités locales et journalistes en ont débattu.
Le Centre de ressources pour la presse (CRP), en partenarial avec Syfia international, ont organisé, le 27 avril dernier à Dolisie (au sud-ouest du Congo Brazza), un débat communautaire sur le thème : "Unis, femmes et hommes sont plus efficaces pour lutter contre la pauvreté". Un débat au coeur des préoccupations du projet "Journalistes, associations et autorités locales contribuent à un meilleur respect des droits des femmes rurales pour lutter contre la pauvreté". Fin avril, les échanges ont réuni des journalistes du projet, des OSC et des autorités locales.
Les OSC présentes ont expliqué que l'essentiel de leurs actions portait sur les travaux champêtres communautaires et des microcrédits à partir des cotisations des membres. Une organisation salutaire, comme l'a fait savoir Olga Parfaite Mpoungui, présidente de l’association "Kiminu mu tsengo" ("l’espoir est dans la houe"), une association de 18 membres à vocation agricole, qui exploite chaque année un champ de manioc sur 2 hectares. "Nous choisissons trois jours sur sept (pour ce travail collectif, Ndlr). Dans un nouveau champ par exemple, le lundi est réservé au transport des boutures, le mardi nous creusons les trous et le mercredi nous faisons le planning", a précisé Olga. Quand ces champs arrivent à maturité, leurs récoltes sont vendues et "les revenus divisés en deux parts. La première est versée en banque dans le compte de l’association. La seconde est partagée entre les membres", a détaillé la présidente de "Kiminu mu tsengo".
"L'homme, un fils aîné pour sa femme"
Philomène Mboungou Pélé, présidente de l’association "Bana Bakimanza" ("les enfants de Kimanza") a révélé qu'avec le fruit de son travail dans son association, elle participe aux besoins de la famille : "Nous investissons dans la popote et d’autres charges de la maison." Ce que confirme Marie Maboma, présidente de l’OSC Femmes unies de Les Bandas : "J’ai toujours conseillé aux membres de mon association d’assumer quelques charges du foyer. Ces contributions empêchent certains maris d’exercer des violences économiques sur leurs femmes." Un avis qu'a nuancé Olga Parfaite Mpoungui : "Malgré mes contributions, mon mari reste mon chef de famille."
Toutefois, plusieurs hommes sont aussi membres de ces groupements féminins. Mr Mberi est l'un d'eux : "Nous débroussaillons, érigeons les clôtures, chargeons et déchargeons les colis des véhicules." Pour Jacqueline Ngombé, directrice départementale de la promotion de la femme au Niari au moment de ce débat et dont la direction accompagne ces associations, "la femme peut être aidée par son époux, car l’homme est un fils aîné pour sa femme."
Pour réduire davantage la pauvreté dans les foyers, Philomène Mboungou Pélé a exhorté femmes et hommes à aller plus loin et à "créer des activités lucratives comme le commerce à partir du salaire de l'époux et celui de sa femme."
Max Ferhynel Poudi
Juin 2014