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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 14:59

(CRP/Syfia) Souvent victimes de différentes violences, bon nombre de femmes ne savent pas ce que dit la loi. Un débat communautaire a été organisé à ce sujet au Centre de Ressources pour la Presse de Brazzaville.

 

"Les violences à l’égard de la femme, que dit la loi ?" Tel a été le thème débattu le 19 avril dernier au Centre de Ressources pour la Presse (CRP) entre journalistes, associations et citoyennes. Ce débat était en quelque sorte un prélude au lancement du projet  "Journalistes, associations et autorités locales contribuent à un meilleur respect des droits des femmes rurales pour lutter contre la pauvreté ", financé par l’Union européenne et piloté par le CRP, en partenariat avec Syfia International.

Prenant la parole au cours de ce débat communautaire animé par Gaston Elbi Enkari, secrétaire général du CRP et coordonnateur du projet, assisté par Jean Thibaut Ngoyi et Annette Kouamba Matondo, le secrétaire permanent du Comptoir juridique junior (CJJ), Lilian Barros, a fait savoir qu’il existe plusieurs catégories de violences faites à la femme : violences physiques, sexuelles, domestiques, morales, économiques, etc. Pour le secrétaire permanent du CJJ, les violences sexuelles se manifestent notamment dans la société par le harcèlement en milieu scolaire.  Le CJJ et  "Dynamique pluriel", une association féminine de Brazzaville, au cours d’un projet que ces deux OSC ont piloté entre 2012 et 2013 grâce à un financement du Programme concerté pluri-acteurs (PCPA Congo), ont relevé que sur environ 800 élèves filles de trois lycées congolais (Brazzaville : lycées Savorgnan De Brazza et Thomas Sankara ; Pointe-Noire : lycée Poaty Bernard), près de 450 (plus de la moitié d’entre elles !), étaient harcelées sexuellement par leurs enseignants.

 

10 à 30 ans de prison

Au CRP, au cours du débat communautaire, Lilian Barros a également relevé que toutes ces violences sont punies selon le Code pénal. Par exemple, ses articles 332 et 333 sanctionnent le viol d’une peine de 10 à 30 ans de prison et d’une amende allant jusqu'à 1 million de Fcfa (1 500 €). Le secrétaire permanent du CJJ a ajouté que sa structure forme des femmes para-juristes victimes de violences et de toutes sortes d’abus, quelque soit leur niveau d’instruction. Citant, à titre d’exemple, le cas de l’une d’entre elles originaire de Ouesso (département de la Sangha, au nord du Congo) : "Elle a fait comprendre à son mari que s’il la battait à nouveau, il serait poursuivi en justice. Aujourd’hui, ce dernier, conscient des conséquences, n’a plus le même comportement."

De son coté, Joëlle Emmanuelle Akouélé, présidente de la Coopérative des femmes handicapées du Congo, a expliqué que les personnes qu’elle défend sont, au quotidien, stigmatisées. Des discriminations qui l’ont poussée à créer son association. Pour sa part, intervenant dans ce même débat sur  la question de savoir si le viol est reconnu dans le couple, la secrétaire générale adjointe du Mouvement des mères pour la  paix, la solidarité et le développement, Angélique Ntinou, a affirmé que "selon notre tradition, la femme n’a pas de droits sur son corps. Celui-ci appartient à son mari. Le viol n’existe donc pas…" Lilian Barros est alors à nouveau intervenu pour rappeler que la loi ne dit pas la même chose. "Tous les citoyens sont égaux devant la loi (…) La femme a les mêmes droits que l’homme (…)", citant l’article 8 de la Constitution de 2002.

 

"Combat commun"

Ce qui a fait réagir la présidente de la Communauté nationale des droits des femmes, Germaine Nguenoni Onanga : "Nous devons travailler ensemble, car nous menons un combat commun pour le respect des droits humains, l’autonomisation des femmes et des peuples autochtones, afin que ces derniers puissent s’intégrer dans la société." Une lutte que partage le président du Réseau national des populations autochtones du Congo, Etienne Tang-Tang. Celui-ci a déploré le manque de textes d’application sur la loi du 25 février 2011, portant promotion et protection des droits des populations autochtones. Il a, lui aussi, insisté sur le sort de ces femmes, parfois violées par des Bantous ou d’autres autochtones.

 

Flore Michèle Makoumbou

Juin 2014

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com