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  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 11:11

(CRP/Syfia) A Mossendjo, dans le département du Niari, des femmes et des hommes découvrent la culture de la ciboule. Leur formatrice, Béatrice Boulingui, a elle-même été formée par son époux, ingénieur agronome.

 

Six sillons de dix mètres chacun. Une petite étendue de ciboule (condiment), d’une verdure susceptible d’immobiliser quiconque ferait un tour au secteur agricole situé en plein centre de Mossendjo, ville de 18 000 habitants à environ 400 kilomètres au nord-ouest de Brazzaville (département du Niari). Tel est le décor du potager de Béatrice Boulingui. Cette maraîchère a été formée par son mari, Raymond Kouaka, ingénieur agronome et chef de secteur agricole de Mossendjo. "Quand nous nous sommes unis il y a une quinzaine d’années, je me suis rappelée l’expression selon laquelle 'la femme d’un flic est flic'. Alors, je me suis dit que la femme d’un agronome est agronome", se souvient Béatrice en repiquant avec le sourire un jeune plant de ciboule.

D'un niveau scolaire modeste, Béatrice Boulingui, la quarantaine, n’a pourtant jamais fréquenté le moindre centre d’enseignement agricole. Son art du maraîchage, elle le doit à sa formation pratique de terrain. "A Kimongo (sous-préfecture du Niari, à environ 100 km au sud de Dolisie, Ndlr) où j’étais chef de secteur agricole, elle assistait aux réunions avec les paysans. Elle enregistrait tous les conseils que je leur donnais. Mais, sa meilleure formation se déroulait dans le potager de la maison... Elle voyait par exemple comment j’entretenais les plantes", se souvient l’époux formateur.

Si Béatrice s'est tant appliquée à retenir ses précieux conseils, c'est pour maximiser les revenus de la maisonnée. "Mon mari est cadre de la fonction publique, mais nous ne sommes plus à l’ancienne époque où la femme devait tout attendre de son mari ! De nos jours, épouse et époux doivent s’investir ensemble pour le bien-être de la famille. Lorsque je lui ai expliqué cela, il s’est engagé à m’apprendre la formation de pépinières, l’arrosage des plantes et bien d’autres choses, explique-t-elle. Elle poursuit, l’argent que je gagne me permet de contribuer à la popote et aux autres besoins de la famille. Quant à mon mari, je lui fais parfois plaisir en lui achetant par exemple des habits."

Les revenus tirés du maraîchage ont par ailleurs permis au couple de doter leurs quatre enfants d’une maison en matériaux durables à Dolisie. Ce qui fait dire à Raymond Kouaka son époux : "Je n'ai pas seulement une bonne épouse, mais aussi et surtout une bonne partenaire au développement de notre foyer. Voilà pourquoi, je la soutiendrai toujours."

 

Conseils rentables

Aujourd’hui, Béatrice dit s’être spécialisée dans la culture de la ciboule, plus rentable que d’autres légumes. Elle partage gratuitement son expérience avec d’autres femmes de Mossendjo. "Elle vient dans mon jardin m'expliquer en faisant des démonstrations. C’est ainsi que j’ai appris à faire des pépinières et à repiquer la ciboule", témoigne Augustine Milébé, une maraîchère. Béatrice compte aussi des hommes parmi ses apprenants. "Je resterai redevable à 'maman Béa' pour m’avoir appris à faire des pépinières, car les revenus de la ciboule sont deux fois plus importants que ceux d’autres légumes", jure par exemple Michel Kokolo, maraîcher. Béatrice fait ainsi aussi la fierté de son mari : "Les paysans me rapportent les résultats des conseils qu’elle leur prodigue. Si elle transmet bien ces conseils, c’est qu’elle a bien assimilé les notions que je lui ai apprises."

Les consommateurs trouvent aussi leur compte dans le développement de la ciboule qui venait auparavant de Mont-Belo, une localité à environ 200 km de Mossendjo. "Ces six derniers mois, nous avons de la ciboule fraîche sur le marché. Les maraîchers qui prétendent que la femme du chef de secteur a révolutionné les choses ont donc sans doute raison !", constate Rose Ibinda, une consommatrice.

Et demain ? La fille aînée de Béatrice et Raymond, environ 20 ans, entend bien continuer la culture de la ciboule : "Il y a des jeunes qui tournent le dos à l’agriculture. Moi, j'ai grandi avec ça. Je le transmettrai à mes enfants. Et ce sera ainsi de générations en générations."

 

John Ndinga-Ngoma

Mars 2015

 

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com