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Présentation

  • : Le blog de Syfia Congo Brazza
  • : Sur ce blog, vous trouverez des articles et des émissions sur la société civile congolaise. Un projet soutenu par l'Union européenne et mené par Syfia international et le Centre de Ressources pour la Presse (CRP).
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Le projet

Soutenu par l'Union européenne, le projet encourage le dialogue entre les autorités locales et les organisations de femmes qui luttent contre la pauvreté et pour un meilleur respect de leurs droits en milieu rural. Les journalistes vont jouer le rôle de médiateurs en favorisant notamment les rencontres débats entre ces trois groupes.

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Articles réalisés avec l'aide financière de l'Union européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de Syfia international et du CRP ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l'Union européenne.

Qui sommes-nous ?

Crée en 1994, le Centre de ressources pour la presse (CRP), association à but non lucratif de la presse congolaise, coordonne cette action. Il est le garant de la ligne rédactionnelle en étroite collaboration avec son partenaire, Syfia International. Il sélectionne, forme et suit individuellement les journalistes, organise les ateliers, les débats communautaires et les conférences de rédaction, assure les relations avec les médias locaux et suit la diffusion des émissions et des articles.

21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 14:52

(CRP/Syfia) Ces dix dernières années, différentes OSC ont formé près de 2 000 para juristes sur le Droit et leurs droits. A Pointe-Noire, ils promeuvent les droits humains dans leurs familles ou à leur travail et alertent les OSC quand ils détectent des violations. Une avancée, même si bon nombre de citoyens ignorent encore les lois.

 

"Avant, je diffamais et je calomniais. Je ne commettrai plus ces fautes graves", jurait récemment Bienvenu Obili. Ce présentateur de Faits de société et justice sur DVS+, une chaîne de radio-télévision privée de Pointe-Noire, promet de faire de son émission interactive une tribune de promotion des droits de l’homme. Ces derniers temps, il commente beaucoup les lois, comme celle de novembre 2001, sur la liberté de l'information et de la communication. Ce qui fait dire à un téléspectateur : "L'émission a vraiment changé. Elle donne des repères juridiques." Appréciation que nuance un des responsables de DVS+ qui estime que Bienvenu devrait éviter de se substituer en juge.

Bienvenu fait partie de la trentaine de participants au séminaire organisé mi-septembre dernier à Pointe-Noire par l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH). Choisis au sein de la force publique, des écoles et des médias, ces séminaristes alertent aujourd’hui l’OCDH sur les violations des droits de l’homme dans leurs milieux. "Ils jouent le rôle de para juristes. Nous leur avons donné différentes notions pour qu’ils soient capables de faire valoir leurs droits et de les promouvoir dans la société", résume Georges Nguila, chef d’antenne de cette OSC.

 

Para juristes passionnés

Au Congo Brazzaville, des ONG et institutions déplorent chaque année des arrestations arbitraires et des traitements inhumains pourtant prohibés par l’article 9 de la Constitution de 2002. Éléments de la force publique, juristes, responsables politiques et administratifs et citoyens sont souvent dans le viseur de la société civile. Pour familiariser les populations avec leurs droits, la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) et l’OCDH ont formé, ces dix dernières années dans tout le pays, près de 2 000 personnes pour les aider à collecter des informations.

À l'image de Georges Mboungou, statisticien au ministère du Plan, qui a participé à une formation de la RPDH en avril dernier. Il affirme depuis avoir fait des droits humains une "véritable passion" : "Mes collègues de service m’appellent 'syndicaliste des droits de l’homme'. Et, avant d’agir, ma femme me demande : 'est-ce une violation de tes droits ?'" Comme les cent autres séminaristes sélectionnés dans les entreprises, les écoles et au niveau de la force publique, Georges informe souvent son OSC formatrice : "Dernièrement, j’ai constaté qu’une entreprise déversait ses déchets dans la rue. C’est condamnable, si on se réfère à l’article 35 de la Constitution (Tout citoyen a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L’État veille à la protection et à la conservation de l’environnement, Ndlr)." Franck Loufoua Bessi, assistant aux programmes au sein de cette OSC précise : "Comme pour toutes les autres alertes, nous sommes déjà descendus sur le terrain. Nous sommes en train de réunir tous les éléments afin d’élaborer un rapport et un plaidoyer."

Formé aussi à l’observation des élections, Georges déclare avoir par ailleurs "identifié des dysfonctionnements et des fraudes lors des récentes législatives. Si je suis encore désigné comme observateur par la RPDH, je m’arrangerais pour bien observer les locales à venir. Frauder au cours d’une élection, c’est une manière de priver un individu du droit à l’équité (l'article 4 de la Constitution déclare que le suffrage est universel, direct ou indirect, libre, égal, et secret, Ndlr)."

 

"Multiplier les émissions"

Georges fait encore figure d'exception. "Beaucoup de gens ne connaissent ni leurs droits, ni leurs devoirs. C’est pourquoi les droits de l’homme sont constamment violés dans quasiment tous les secteurs. Et les citoyens abusés ne revendiquent pas ", regrette Alain Louganana, conseiller juridique adjoint à la Commission diocésaine justice et paix (CDJP). "Les violences familiales par exemple ne sont pas souvent dénoncées pour sauvegarder la paix dans le foyer", ajoute Georges Nguila.

Reconnaissant cette faible appropriation des droits humains, l’administration affirme travailler souvent avec les OSC. "Les citoyens se rapprochent petit à petit de notre institution. Les ONG sont des partenaires opérationnels avec lesquels nous multiplions ces derniers temps les sensibilisations dans les commissariats, les écoles, etc.", affirme Jérôme Maniokou, directeur départemental des droits humains à Pointe-Noire. La société civile plaide pour une vulgarisation accrue des lois "en multipliant des émissions dans les médias, question de familiariser les citoyens."

 

John Ndinga-Ngoma

 

 

 

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Le partenaire

Syfia international est partenaire du CRP dans la mise en œuvre du projet. Son bureau français, l'association Journalistes Médiateurs (J'M), assiste le CRP dans la gestion financière de l'action et le suivi rédactionnel des journalistes, en particulier dans la production des articles. Syfia regroupe 15 agences de presse dont 12 en Afrique (parmi lesquelles le CRP) et 3 en Europe. Les 100 journalistes de l'équipe travaillent en réseau pour produire et diffuser des informations prioritairement destinées aux médias et aux lecteurs et auditeurs du Sud.

Les medias associés

La vingtaine de journalistes participants sont tous membres de radios ou de journaux de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Sibiti, Djambala et Ewo. Leurs responsables diffusent les émissions et les articles réalisés dans le cadre du projet et participent activement aux formations. La présente action mise en particulier sur les radios rurales pour élargir la diffusion vers l'intérieur du pays.

 

Autorités et OSC associées

24 associations de soutien aux femmes et 24 autorités locales (4 sur chacun des 6 sites de l'action) prennent l'habitude de se réunir régulièrement. Les OSC rurales sont davantage connues des médias et reconnues par les autorités.

Contact

Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari
g.elbienkari(a)gmail.com

 

Syfia international – Bureau français : association Journalistes Médiateurs - 125, rue Raimu - 34 070 Montpellier - Emmanuel de Solère Stintzy
edesolere(a)gmail.com